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UN GRAND PORT : DUNKERQUE

Travail collectif réalisé pour la revue BTj durant l'année scolaire 1002-2003.

 

1.                  Un grand port : Dunkerque

 

Dunkerque est le troisième port de France, derrière Marseille et Le Havre, mais devant Saint-Nazaire, Rouen, Calais et Bordeaux

 

     Le port de Dunkerque est situé tout au Nord de la France, au bord de la Mer du Nord, près du détroit du Pas-de-Calais, qui est l’un des bras de mer les plus fréquentés du monde. Dunkerque est relié vers l’intérieur des terres à toute l’Europe du Nord par des routes, des autoroutes, des voies ferrées et des canaux. Le port est donc très bien placé.

     Dans le région Nord-Pas-de-Calais, il existe d’autres ports, mais ils ont des activités différentes : Calais est le premier port de voyageurs de France (trafic vers l’Angleterre par ferries*) ; Boulogne est le premier port de pêche de France. Mais il ne s’agit pas de spécialisations totales. Il y a des activités de commerce et d’industrie à Calais et à Boulogne, tout comme il existe un petit port de pêche à Dunkerque.

     Les grands ports de commerce les plus proches de Dunkerque sont le Havre, en France, à l’embouchure de la Seine, et Anvers, en Belgique, sur l’estuaire de l’Escaut.

 

 

2.                  Les premiers bassins

 

Autrefois, les ports des bords de mer étaient souvent situés dans des endroits abrités des vents et des fortes marées.

 

     Au début du XVIème siècle, le port était directement ouvert sur la mer ; il n’était constitué que d’un « bassin d’échouage* », parce qu’à marée basse, les bateaux s’échouaient sur la vase du fond. On appelle ça un « port à marée ».

     De 1845 à 1852, le port eut besoin de s’agrandir pour développer son rôle de port de commerce et accueillir des navires plus grands. Un premier « bassin à flot » fut donc creusé, séparé de la mer par une écluse. Ainsi, il ne dépendait plus des marées et rendait plus facile le chargement et le déchargement de navires qui restaient toujours au même niveau par rapport au quai. Il était utilisé par des navires de commerce.

     Ce bassin du commerce existe toujours. Mais l’activité du port s’est déplacée vers de nouvelles installations, et le port commercial est devenu un port industriel. Le premier bassin est aujourd’hui utilisé par les bateaux de plaisance (navires de loisir).

 

 

3.                  Dunkerque, un port industriel…

 

Le port s’étend sur 17 Km de long. Celui de Marseille possède plus de 30 Km de quais. Le plus grand du monde, à New York, a 1 215 Km de quais !

 

     Dunkerque est aujourd’hui un port industriel. Cela signifie que la plus grande partie des matières premières qui y sont débarqués sera transformée dans des usines. Par exemple, les navires minéraliers apportent le minerai de fer qui va être transformé en acier dans les aciéries ; les pétroliers apportent le pétrole qui sera séparé en essence, huiles, bitumes, etc. dans les raffineries.

     Afin de diminuer le plus possible les distances et les coûts de transport, les usines sont situées directement sur le port. Elles sont seulement séparées de la mer par une digue et le long bassin où évoluent les navires. Tout le long de ce bassin sont aménagés des quais spécialisés : quai minéralier au pied des hauts-fourneaux* des aciéries, quai pétrolier à proximité des raffineries…

     En plus de ces usines, il existe une centrale* thermique qui fonctionne avec la chaleur produite par les hauts-fourneaux, et une usine qui exploite les déchets de raffinage pour produire de la paraffine, des revêtements routiers, etc.

 

 

4.                  L’organisation générale du port :

 

Au Musée Portuaire, notre guide nous a montré un grand tableau où l’on voit tout le port. Elle a expliqué le chemin suivi par les bateaux et les marchandises une fois qu’elles ont été débarquées.

 

     Le bateau entre dans le chenal*, entre les jetées. Il peut être aidé par des remorqueurs. Une fois amarré à un quai (on dit un « Freycinet ») dans un bassin (on dit une « darse »), il est déchargé avec des grues. Les marchandises sont rangées dans de grands hangars, les entrepôts.

     Ensuite, ces marchandises peuvent quitter le port pour être transportées dans d’autres régions de France ou d’autres pays d’Europe. Derrière les entrepôts, il y a des voies de chemin de fer reliées au réseau européen pour le transport ferroviaire, des routes pour le transport routier, et des canaux pour le transport fluvial.

 

 

5.                  Le balisage à l’entrée du port : le phare et les anciens bateaux-feux :

 

Le signal du phare de Dunkerque, qui mesure 39 m de haut, est : deux brefs éclairs toutes les dix secondes. Il peut être aperçu jusqu’à 30 Km.

 

     Le phare donne un repère de nuit aux navires qui longent la côte ou se dirigent vers un port. A bord de chaque bateau, le capitaine dispose d’un guide qui permet d’identifier le lieu où se trouve le phare dont il perçoit les signaux. Chaque phare a un signal différent des autres.

     Dans la lanterne du phare de Dunkerque, il n’y a qu’une petite ampoule, mais un système de lentille rend la lumière très puissante (« lentilles de Fresnel* »).

     Mais le phare ne suffit pas à amener les navires en toute sécurité vers Dunkerque, car juste devant l’entrée du port, il y a sous l’eau des monts de sable qu’on appelle des « bancs ». Ils sont dangereux : un navire qui passerait dessus pourrait s’échouer !

     Pour prévenir les bateaux de ce danger, on plaçait autrefois à proximité de chaque banc un « bateau-feu », c’est-à-dire un petit phare flottant, fixé par de très grosses ancres. La nuit, il allumait sa lampe. Par temps de brouillard, il faisait fonctionner sa corne de brume. Les marins restaient plusieurs jours à bord, puis un canot venait les relever. Mais en cas de tempête, ils pouvaient rester bloqués longtemps.

     Aujourd’hui, les bateaux-feux ne sont plus utilisés. Des balises automatiques sont placées près des bancs de sable. Ces bancs ne bougent pas (ce qui n’est pas toujours le cas ailleurs !) et sont indiqués sur les cartes marines.

     De plus, les navires sont maintenant équipés de radars (pour détecter les obstacles, mais de nuit ou par temps de brouillard) et de sondeurs (pour connaître la profondeur de l’eau sous la quille du bateau).

 

 

6.                  Le « transit » :

 

Le « transit », ce sont les marchandises qui passent par le port. A Dunkerque, c’est 45 millions de tonnes par an !

 

     Des marchandises arrivent du monde entier pour être consommées ou transformées en France : ce sont des « importations ». D’autres marchandises françaises sont expédiées à l’étranger : ce sont des « exportations ».

     Parfois aussi, des matières premières arrivent, sont transformées et repartent aussitôt. Par exemple, le minerai de fer qui arrive à Dunkerque est transformé en acier. Cet acier est ensuite laminé (c’est-à-dire aplati en fines tôles). Cela se passe dans les usines situées au port. De la tôle est ensuite acheminée à Bergues (à 10 Km de Dunkerque, à l’intérieur des terres) à l’usine « American Can » pour y être transformée en canettes. Ces canettes sont remplies dans l’usine voisine qui fabrique du Coca-Cola. Les boîtes de Coca, une fois remplies, sont rangées dans des conteneurs et peuvent repartir par le port de Dunkerque vers d’autres pays pour y être consommées !

 

 

7.                  Le port de pêche :

 

Dunkerque possède une flotte d’environ 25 chalutiers* de petite taille.

 

     Le port de dunkerque n’est pas un port de pêche aussi important que Boulogne. L’activité se fait le long de la côte. Les chalutiers pêchent surtout des poissons plats (soles, carrelets, limandes), des cabillauds et des petits crustacés comme les crevettes.

     Le poisson, une fois débarqué, est entreposé dans des hangars réfrigérés. Une partie du poisson est vendue directement aux particuliers sur les quais du port dans de petits stands tenues par des femmes de pêcheurs, ou dans des poissonneries sur les quais. Mais l’essentiel du poisson est vendu à la « criée ».

     La « criée » est l’endroit où les professionnels (les « mareyeurs ») viennent acheter les caisses de poissons. Celles-ci passent sur un tapis roulant et les mareyeurs achètent celles qui les intéressent. Le mot « criée » vient de l’époque où les acheteurs n’utilisaient pas encore le pupitre informatisé pour réaliser leurs achats : on « criait » vraiment pour annoncer les prix où pour indiquer qu’on voulait acheter !

 

 

8.                  Quelques métiers du port…

 

Les gens qui travaillent au port peuvent être répartis en plusieurs corps de métiers.

 

          Certains travaillent directement au contact des bateaux, d’autres avec les marchandises. D’autres encore s’occupent de l’administration du port. Voici quelques noms que l’on entend souvent dans un grand port :

-               Docker : il charge ou décharge les bateaux. Aujourd’hui, il y en a beaucoup moins qu’autrefois, car les marchandises sont souvent rangées dans des conteneurs, ou manipulées par des grues. Avant, elles étaient dans des sacs transportés à dos d’homme ; c’était très dur !

-               Eclusier : il manœuvre les écluses pour que les bateaux puissent entrer ou sortir du port.

-               Marin pêcheur : il travaille sur un chalutier.

-               Pilote : il aide les bateaux à entrer dans le port. Il va à la rencontre des plus gros navires sur une vedette rapide. Il monte à bord et donne des conseils aux capitaines pour bien manœuvrer, éviter les bancs de sable, entrer dans les écluses…

-               Réparateur : il travaille dans la réparation navale. Il répare et repeint les bateaux dans les cales sèches ou sur les docks.

-               Lamaneur : il attrape les amarres et les attache aux bollards ou aux bittes d’amarrage qui sont sur les quais pour immobiliser les bateaux.

-               Capitaine du port : c’est celui qui dirige la capitainerie. Il commande le port, en réglant les entrées et les sorties des bateaux, en donnant des ordres pour les endroits où ceux-ci doivent aller s’amarrer…

-               Grutier : il manœuvre une grue pour charger ou décharger les bateaux.

 

 

9.                  La construction navale :

 

De 1881 à 1987, de nombreux bateaux ont été construits à Dunkerque.

 

     Il a existé à Dunkerque deux entreprises de construction navale : les « chantiers Ziegler » où étaient fabriqués des navires de petite taille (chalutiers, remorqueurs), et les « Chantiers de France » où étaient assemblés les gros bateaux (cargos, pétroliers…). Aller assister au lancement d’un nouveau bateau était l’un des spectacles favoris des dunkerquois.

     Beaucoup de dunkerquois travaillaient « aux chantiers », pour dessiner des plans, découper des tôles, souder, peindre, etc. Mais en 1987, la construction navale s’est arrêtée à Dunkerque, parce que dans des pays étrangers où les ouvriers sont très mal payés et ne bénéficient d’aucune protection sociale, surtout en Asie, il était possible de fabriquer des bateaux beaucoup moins chers. Un grand nombre de personnes ont donc perdu leur emploi. Les travailleurs les plus âgés ont été mis à la retraite avant l’âge normal, les autres ont reçu une indemnisation (une somme d’argent pour compenser la perte de l’emploi) pour survivre jusqu’à ce qu’ils trouvent un nouveau travail.

     A la place des chantiers, il y a maintenant une partie du port de plaisance. Parmi les installations, il ne reste d’autrefois qu’un immense hangar, tellement immense qu’on le surnomme « la cathédrale ».

     Actuellement, la construction navale française a pour centre Saint-Nazaire, à l’embouchure de la Loire. On y construit par exemple de très magnifiques navires de croisière, comme le paquebot anglais QUEEN MARY II.

     En revanche, il existe encore à Dunkerque une importante activité de réparation navale.

 

 

10.              Les bateaux :

 

Pour parler des bateaux, on utilise un vocabulaire spécial…

 

     Par exemple, on ne dit pas l’avant et l’arrière, mais « la proue » et « la poupe ». On ne dit pas le côté droit ou le côté gauche, mais « tribord » et « bâbord ». Il y a un truc pour s’en rappeler, comme le mot BATTERIE (le ba de bâbord est à gauche du mot, et le tri de tribord est à droite su mot). Sur les navires, il y a un feu vert du côté tribord et un feu rouge du côté bâbord.

     Les bateaux portent également un nom suivant leur spécialisation :

-               Chalutier : bateau de pêche (du mot « chalut », filet de pêche).

-               Remorqueurs : petits bateaux très puissants qui aident les gros navires entrant ou sortant du port à manœuvr

-               Cargo : navire transportant des marchandises.

-               Porte-conteneurs : navire transportant des conteneurs (énormes caisses qui se transforment en remorques de camions une fois débarquées).

-               Pétrolier : navire transportant du pétrole brut.

-               Minéralier : navire transportant des minerais.

-               Méthaniers : navire transportant du gaz (du méthane).

-               Car-ferry : navire transportant des voyageurs, leur voiture ou des trains, par exemple entre la France et l’Angleterre.    

On reconnaît ces différents types de navires à leur silhouette.

Les bateaux sont de plus en plus gros pour pouvoir transporter le plus possible de marchandises. Pour les accueillir, les ports construisent des installations de plus en plus vastes : quais, hangars, réservoirs, silos, bâtiments administratifs, et deviennent de véritables villes.

 

 

Ferry : navire transportant des passagers avec leur voiture et des wagons de voyageurs entre deux pays.

Echouage : un bateau s’échoue quand il n’y a plus suffisamment d’eau sous sa coque. Il se pose sur le fond et se trouve immobilisé.

Haut-fourneau : installation dans laquelle avec du coke (sorte de charbon), on fait fondre le minerai pour séparer le métal de la pierre qui le renferme (scories).

Centrale : usine pour fabriquer de l’électricité.

Chenal : entrée d’un port, entre deux jetées.

Fresnel : inventeur d’un système de lentilles qui permet de transformer en lumière très puissante celle produite par une ampoule relativement petite.