Une année d’arts plastiques
Cet article a pour objectif de décrire une pratique sur une année scolaire. Rien d’original, sans doute, dans la mesure où tout ce que j’ai mis en œuvre a été discuté lors des réunions mensuelles des GD 59/62 ou reçu de camarades plus « chevronnés » que moi. Il s’agit donc seulement d’offrir éventuellement à des « nouveaux » le compte rendu d’une expérience, afin de leur simplifier, peut-être, des tâtonnements trop fastidieux…
Le cadre de ce travail est un CM1 de Dunkerque, comprenant vingt-cinq enfants de tous milieux, mais en moyenne plutôt favorisés, durant l’année 2002-2003.
Comme dans les autres domaines, il semble que notre cheminement sur la piste de la pédagogie Freinet soit caractérisé par une tension, terme que l’on rencontre d’ailleurs souvent dans divers articles. Tension entre le respect de l’enfant, de sa spontanéité, de sa créativité, de sa liberté, et une « guidance » plus ou moins forte induite par la pression des programmes, le peu de temps dont on dispose, etc…
L’interrogation que je « traînais » depuis plusieurs années s’inscrivait pleinement dans une telle tension : comment, sur dix mois, permettre dans le domaine des arts beaucoup d’expression-création, tout en mettant en place des cadres propres à assurer l’acquisition de moyens techniques et provoquer rapidement un passage à la qualité (je ne sais plus de qui est cette expression) ?
Lors du congrès de Rennes, j’avais assisté à un atelier consacré aux arts plastiques animé (très animé !) principalement par Paul le Bohec et Hervé Nuñez, qui m’avait permis de bien mettre différents éléments en perspective :
- Expression artistique et arts plastiques ne sont pas synonymes ; l’expression et la création, qui sont absolument premières, supposent la liberté ; les arts plastiques prennent ici le sens d’apprentissage des moyens techniques permettant de progresser. Il peut y avoir une dialectique entre les deux : l’expression met à jour des besoins ; des moyens techniques nouveaux apportent la possibilité d’y répondre, de produire mieux…
- Le temps est une donnée essentielle. Accompagner des enfants sur toute leur scolarité élémentaire, ou au contraire devoir tout miser sur une seule année, n’impliquent évidemment pas les mêmes démarches : le degré de « guidance » en est donc peut-être la variable la plus évidente.
Je me suis retraduit l’essentiel ainsi : notre philosophie nous engage à promouvoir l’expression, pour la construction de soi, pour l’émergence du sens ; les arts plastiques, au sens technique, ne constituent qu’un outil, et interviennent ponctuellement afin de permettre l’amélioration de la production, exactement de la même façon que l’étude de la langue doit être motivée par la perspective de pouvoir écrire de meilleurs textes libres, exactement de la même façon que les « techniques expertes » doivent apparaître comme des moyens d’être plus efficaces dans les recherches mathématiques, etc…
La place de l’expression dans la classe :
Pierre Clanché explique dans « L’enfant écrivain » (éditions Païdos – Le Centurion) qu’il faut enlever à la langue écrite son statut privilégié de moyen d’expression si l’on veut que le texte libre soit réellement investi. Nous constatons d’ailleurs tous, sans vraiment pouvoir l’expliquer, qu’il existe une sorte de « synergie » entre les différents moyens d’expression que nous mettons à la disposition des enfants, et qu’ils s’enrichissent mutuellement. Il serait très facile de repérer des influences, des passerelles, des thèmes transversaux entre les différents domaines dans la production de la classe. De manière évidente, les textes sont meilleurs si l’on pratique en plus le dessin, la peinture libre, et meilleurs encore s’il existe des possibilités d’ex-pression corporelle, etc… Je pense qu’il existe, sous-jacentes à ces améliorations, des ouvertures symboliques qui se diversifient et font prendre la mesure aux enfants, consciemment ou non, de l’étendue de leur pouvoir de dire élargi à différents domaines…
Etant bien entendu que la parole et les intérêts des enfants sont centraux dans tout le travail de la classe, ne serait-ce qu’à la suite des « Quoi de neuf ? », et partant de l’idée émise par Pierre Clanché, j’ai mis en place dans ma classe trois grands axes d’expression/création : le texte libre, bien sûr ; le dessin, la peinture, la gravure, le modelage ; l’expression corporelle. Il y a eu également quelques balbutiements de création musicale, mais c’est un domaine où il me reste tout à faire !
Les ateliers d’arts plastiques :
Le travail expression/arts plastiques occupe deux séances par semaines, de 45 minutes chacune. Certains enfants s’y consacrent en réalité beaucoup plus, puisqu’ils investissent, en fonction de la détention d’un « permis de circuler », des temps d’accueil du matin, de récréation et d’après cantine.
Les enfants dessinent également durant certains temps de parole (« Quoi de neuf ? » et présentations de textes, soit huit fois 20 minutes dans la semaine). Ceci afin de ne pas être contraints d’écouter avec les mains inoccupées, ce que supportent très mal quelques uns d’entre eux… La règle est alors de ne pas faire de bruit ; le matériel doit être sorti avant le début des prises de paroles ; il ne peut consister qu’en un petit cahier de dessin et un stylo noir. Dans la classe, nous parlons de « graphisme ». On dessine évidemment tout ce que l’on désire, mais dès le début de l’année, j’insiste cependant pour que la page soit entièrement occupée, et qu’on réfléchisse à la plus grande variété possible de « remplissage » des blancs…
Lors des séances d’arts plastiques à proprement parler, les enfants se répartissent dans des ateliers :
- Peinture : quatre places, soient quatre chevalets, sur lesquels sont fixées des feuilles 50 x 70. La cantine fournit une grande abondance de raviers en plastique de toutes tailles qui servent de palettes. Les pinceaux sont volontairement des brosses plates de grande taille qui rendent impossibles les petits détails (j’ai acheté les plus grosses dans ce célèbre magasin de bricolage où il y a tout ce qu’il faut !).
- Craie grasse et pastel sec : comme je dispose d’un local assez vaste, il y a des ateliers « à demeure », des groupes de quatre tables ; douze places. On y utilise une boîte pour deux. Le papier utilisé est choisi librement parmi des formats A5, A4 et A3.
- Linogravure, deux places.
- Pâte à sel ou terre (synthétique, séchage à l’air) ; quatre places.
- Il y a également la possibilité d’illustrer les textes libres dans le cahier d’écrivain ou les lettres aux correspondants.
- Enfin, je permets aux enfants de « ne pas faire »… à condition de s’occuper à autre chose !
Le passage dans les différents ateliers se fait sans trop de problèmes en s’inscrivant sur une fiche, par la discussion entre les enfants. S’il y a blocage, on en discute en Conseil.
Les outils sont bien sûr déterminants. La craie grasse, par exemple, doit être d’excellente qualité. Celle que proposent les catalogues de fournitures scolaires est le plus souvent inutilisable (essayez, pour voir !) ; les enfants se découragent d’avoir à étaler sur du papier une matière ingrate, collante, et qui fait des boulettes ; l’horreur ! Il faut donc investir dans de bonnes marques, au delà d’une dizaine d’Euros la boîte…
L’atelier peinture pose d’autres problèmes. Pendant plusieurs années, les résultats n’étaient pas à la hauteur des espérances (celles des enfants, mais aussi des miennes) : mauvaise utilisation de l’espace du grand format, grands à-plats de couleurs cernés de noir… Une première raison à cela était que je mettais à disposition des enfants un grand nombre de mélanges que je préparais moi-même. Une autre raison, peut-être plus essentielle, était que je ne prenais pas le temps d’organiser un « retour au groupe » qui aurait permis la discussion, l’interrogation, la confrontation de nouvelles propositions…
Ces difficultés se sont trouvées résolues cette année par la réflexion sur les outils mis à disposition (sept ou huit bouteilles de gouaches, pas de noir, des palettes, de larges brosses, et c’est tout !) ainsi que par l’institutionnalisation d’un « retour au groupe » systématique, corrélé à l’élaboration coopérative de listes de questions pour analyser les productions, dont il sera question ci-après.
La production :
Les séances d’arts plastiques sont des moments très calmes. Je l’impose, et les enfants se rendent compte très vite que la concentration est nécessaire ici comme ailleurs. On met un fond musical, avec des CD que l’on ramène…
Comme pendant le travail personnel, celles et ceux qui ont besoin d’aide s’inscrivent au tableau et je me déplace d’un atelier à l’autre.
Quand un enfant arrive dans un atelier, il a un projet. Il l’a élaboré sur son petit cahier de graphisme. C’est l’occasion d’une première discussion, souvent très nécessaire, surtout au début : il faut souvent simplifier, élaguer, recentrer, avant d’aller au coin peinture !
La question de mes interventions n’est pas simple ! Je me suis peu à peu libéré d’une sorte d’ « adoration de la spontanéité de l’enfant », en espérant avoir trouvé une bonne mesure d’interventionnisme. Ce que je ne me permets jamais, c’est d’intervenir directement sur la feuille. En revanche, je donne souvent des conseils et des exemples sur une autre petite feuille, pour illustrer une technique que je veux proposer, au moment où le besoin s’en fait apparemment sentir. Tout est dans le « apparemment »… Ce besoin, il naît du projet de l’enfant, et/ou il se trouve provoqué par certaines de mes exigences de base. Par exemple, très vite, j’ai demandé de ne plus utiliser aucun à-plat, mais de systématiquement mélanger, fondre, ou juxtaposer de petits pavés de couleurs nuancées… Il me faut alors faire des démonstrations, des propositions de techniques...
Voilà exactement, à mon sens, la place légitime des « arts plastiques » dans leur acception d’apprentissages techniques : c’est celle de ces interventions, de ces propositions, de ces démonstrations, de ces exemples, suivi d’essais, de tâtonnements... Tout cela ne tombe pas à plat, parce que ce n’est jamais vide de sens. C’est une réponse ponctuelle à un besoin d’expression authentique.
Le retour au groupe et les facteurs de progrès :
Le « retour au groupe », c’est à dire le moment d’analyse des productions, intervient selon plusieurs possibilités :
- Une fois par quinzaine environ, je mets en place l’épiscope afin que nous regardions tous ensemble les derniers graphismes des enfants qui souhaitent les présenter.
- A la fin de chaque séance d’arts, nous consacrons une vingtaine de minutes à discuter des réalisations en cours des enfants demandeurs de suggestions pour continuer, ou des réalisations achevées (dans ce cas, on termine par un vote : « Est-ce qu’on accroche ? »).
- Pendant les présentations de l’après-midi également, il existe la possibilité de soumettre au groupe un dessin ou une peinture (une place parmi les cinq disponibles, les autres étant consacrées aux textes et aux comptes-rendus de lecture).
En début d’année, les discussions se faisaient à bâton rompu, le « maître de la parole » régulant les interventions. Mais peu à peu, un « encadrement » a été mis au point, sous forme d’un questionnaire élaboré coopérativement, d’abord pour analyser au mieux les graphismes, puis il s’est trouvé généralisé. Mon objectif était alors d’orienter les discussions vers l’aspect formel. D’une part, les enfants ont tendance au départ à n’échanger que sur le fond ; et d’autre part, échanger sur la forme devait a priori induire une réflexion sur des moyens techniques. Très vite, il est apparu que simplement deux de mes exigences de base avaient des conséquences beaucoup plus étendues que prévu :
- La demande de ne pas utiliser d’à-plats a été à l’origine d’une recherche sur les mélanges de couleurs et sur la variété des techniques de mélange (plus ou moins fondu, de la juxtaposition de touches de couleurs voisines au fondu enchaîné très travaillé).
- La mise à l’écart du noir, pour éviter les cernes foncées et un style « ligne claire », a induit toute une réflexion très productive sur les contrastes : si l’on ne peut plus séparer deux figures par un trait noir, comment les faire au mieux ressortir l’une par rapport à l’autre ?
Finalement, à la fin du premier trimestre, la classe était parvenue à se poser un ensemble de questions vraiment déterminantes et à disposer de savoirs permettant un réel « passage à la qualité ». Les mois qui ont suivi ont été marqués par des mises en œuvre de plus en plus abouties. Les échanges avec les correspondants ont également été riches de critiques, de suggestions, de nouveaux facteurs de progrès…
Questionnaire de départ sur les graphismes :
- le graphisme a-t-il été soigné ?
- la surface a-t-elle été bien organisée ? bien remplie ?
- est-ce figuratif ou abstrait ?
- si c’est figuratif, est-ce qu’on comprend bien ce qui est représenté ?
- si c’est abstrait, le graphisme donne-t-il une sensation d’équilibre ?
- le sujet principal se détache-t-il bien du fond ?
- y a-t-il des contrastes de valeur ?
- y a-t-il des contrastes de techniques (remplissages des formes, du fond) ? (question ajoutée après une discussion avec les correspondants à propos de « Mon chat », peinture d’Audrey)
Deux questions supplémentaires pour les productions utilisant la couleur :
- y a-t-il une belle harmonie des couleurs ?
- les contrastes de couleurs ont-ils été bien pensés ?
Les « savoirs » formulés pendant l’année (dans l’ordre de leur mise à jour) :
- il faut faire simple, centré, grand…
- il faut commencer par les fonds…
- la couleur de l’ombre, c’est le bleu ; pour foncer, il faut ajouter la couleur locale en plus foncée et du bleu ; pour éclaircir, il faut utiliser du blanc et/ou du jaune…
- pour obtenir un contraste par rapport au fond, il faut foncer le fond là où le sujet principal est clair, et éclaircir le fond là où le sujet principal est foncé…
- il existe plusieurs techniques pour mélanger les couleurs ; il faut les varier sur une même réalisation, comme moyen d’obtenir un premier contraste, celui du sujet principal par rapport au fond…
- il y a des « familles » de couleurs ; dans une même famille, les couleurs vont bien ensemble ; si l’on veut les faire contraster, il faut jouer sur les valeurs…
- tout près, c’est grand avec des couleurs vives contrastées ; plus loin, c’est petit, avec des couleurs plus douces ; dans un paysage, plus c’est loin, plus c’est bleu…
- on peut obtenir des contrastes en juxtaposant des couleurs de familles différentes ; il y a des couleurs qui contrastent violemment, mais ce n’est pas beau (les complémentaires)…
Exemples à consulter dans la partie ARTS de ce site :
Julie : « Arbre fruitier » (pastel sec, format A4) : le travail sur les contrastes apparaît nettement. Le tronc a été « arrondi » par le mélange de jaune et de blanc au ton local marron à gauche, et par l’ajout de bleu à droite. Le contraste du tronc avec le fond a été accentué en éclaircissant le bleu du ciel avec du blanc à droite (partie ombrée du tronc), et en fonçant le bleu à gauche (partie éclairée du tronc).
Audrey : « Mon chat » (gouache, format 50 x 70) : cette peinture a beaucoup plu, mais elle nous a beaucoup appris, notamment lors de son commentaire par les correspondants et Jean-François. Elle pose la question des différents moyens d’obtenir un contraste. Par rapport au fond, le chat ne se détache que faiblement, des couleurs très douces ayant été utilisées pour le fond et le pelage, avec la même technique et une valeur identique. D’où ces nouvelles pistes : ne pas employer la même technique pour le fond et le sujet principal ; penser autant « valeurs » que « couleurs »…
Audrey : « Le champ » (gouache, format 50 x 70) : travail de fin d’année ; un accomplissement ! Les leçons ont été retenues, semble-t-il :
- conception d’une extrême simplicité ;
- harmonie générale (famille vert / bleu) ;
- contraste de valeurs : photographiée en noir et blanc, cette peinture montrerait bien la différence de tonalité entre le ciel et le champ…
- contraste de techniques : larges coups de brosse plate pour le ciel, petites touches verticales et fines, juxtaposées, pour le champ ;
- les gouttes de peinture rouge figurant les coquelicots, apparemment anodines, donnent vie à l’ensemble par l’heureux contraste de couleurs vives ; elles sont infimes, mais d’une importance capitale pour la beauté de cette peinture…
Comme chez tout bon artiste, « l’art cache l’art » : c’est simple, direct, frais, émouvant, mais c’est pourtant le résultat d’un travail lent et très réfléchi.
Maxence : « La mer » (gouache, format 50 x 70) : les deux savoirs concernant les différents plans de la surface picturale sont présents : les « îles » dont la taille vont en diminuant vers le haut donnent la sensation de la profondeur, tout comme la couleur des rochers, qui s’estompe et vire au bleu.
Fanny : « Terre, mer, ciel, arbre » (gouache, format 50 x 70) : bon résumé de tout ce que les enfants ont appris (occupation de l’espace, variété des techniques, contrastes, etc…).
La « réponse » :
Comme pour les textes libres (pour lesquels j’essaie de le faire systématiquement), j’ai apporté le plus souvent possible « une réponse » à une réalisation en arts plastiques.
Dans un premier temps, il s’agit de montrer à un enfant, une fois da production achevée, qu’un autre enfant a eu la même idée que lui, et l’a matérialisée d’une façon similaire ou différente. Cela revient à ouvrir des horizons dans d’autres choix techniques, et surtout à conforter dans un élargissement permanent des champs d’expression.
Dans un second temps, il s’agit d’utiliser les réalisations des enfants comme des passerelles vers la culture adulte, de créer des rapports affectifs avec des artistes reconnus, non pas sur l’idée de modèles monumentaux et intouchables, mais plutôt sur l’étonnement de constater qu’il y a cent ans, deux cents ans, un artiste a partagé avec d’autres moyens une envie, une émotion…
Audrey rencontre Van Gogh... quelle surprise : "Il a eu la même idée que moi !"
Ces propositions de rencontres laissent des traces… ou pas ! C’est bien ainsi : ce ne sont effectivement que des propositions…
Au gré des présentations, les enfants se sont appropriés des œuvres de Vermeer, Van Gogh, Gauguin, De Staël… Mais aussi des éléments d’autres arts : en regardant « La mer » de Maxence, nous avons écouté les éclaboussements grisâtres du dernier mouvement de celle de Debussy.
Dernier mardi de classe, voyage de fin d’année au Centre Historique Minier de Lewarde. En attendant l’heure du rendez-vous avec notre guide, nous nous promenons dans le petit bois du village. Après quelques minutes de marche, nous arrivons à l’orée du bois, avec une vue splendide sur des champs resplendissant sous le soleil… Spontanément, toute la classe s’arrête, captivée. Grand silence… Quelques remarques à mi-voix…
« C’est la peinture d’Audrey !
- …et aussi le tableau de Van Gogh avec le blé et l’alouette…
- …si c’étaient des fleurs de moutarde, ce serait le texte de Malory…
- …moi, ça me fait penser à la musique de Maurice Ravel, quand on a fait la danse sur Le jardin féerique… »
Emotion à couper au couteau, minutes inoubliables ! Un sentiment de profonde connivence entre toutes et tous. Dans quatre jours, nous allons devoir nous quitter, et ce sera difficile ! Une « pédagogie des liens »…